Les guerriers de l’Umwami (Roi) de l’ancien Burundi n’avaient pas toujours le même nom ; ceux de la première armée installée dans le pays pour défendre le roi contre les rébellions intérieures ou les attaques extérieures étaient appelés ‘Intore’. D’autres étaient appelés ‘Ibirima’, ‘Amasuka’, ‘Abadasigana’, etc. selon la représentation symbolique de la vaillance ou de l’audace des guerriers. Les danseurs ‘Intore’ conservaient cette parade militaire autrefois exécutée par les guerriers royaux, de retour du champ de bataille, pour exprimer leur bravoure devant une population ravie qui les attendait, en présence du Roi. Vêtu de peaux de léopard, coiffé d’une sorte de perruque à longs sisals sur la tête, d’un collier de grelots aux chevilles, d’un collier (en ivoire), tenant une lance dans la main droite et un objet tenant lieu de bouclier dans la main gauche, le danseur exécutait des mouvements gracieux au rythme du son du cor d’antilope, des sifflements et des tambours, dans un vacarme assourdissant propre à la terreur guerrière. Le mouvement de la danse change constamment en fonction du contenu du poème proclamé par le chef qui organise le spectacle. Aujourd’hui, cette performance est exécutée lors des cérémonies officielles de la nation, comme pour d’autres groupes de danseurs. Il faut néanmoins remarquer que trois danses masculines (Tambours, Agasimbo et Intore), qui ont conservé une marque officielle basée sur l’ancienne royauté, sont aujourd’hui présentées en spectacle lors d’événements officiels. Cette danse historique est l’une des attractions des lacs du nord du pays, près du chef-lieu de Kirundo.